dimanche 13 novembre 2011

Le pardon: premiere partie


Bonjour, ce matin, j'avais envie de vous parler du pardon ; je me lance, le thème est difficile. Plusieurs portent en eux des souvenirs pénibles, parfois même des détresses, des culpabilités réelles ou bien imaginaires, vous savez, ces culpabilisations, ces fautes prétendues, qu'il faudrait endosser. Cela vous est peut-être arrivé à vous !

Tant de blessures mystérieuses et ténébreuses sont cachées dans les sinuosités de nous-mêmes !

Elles nous meurtrissent au quotidien, dans le sentiment diffus pour certains, d'avoir été abusés, manipulés, harcelés ou diffamés : Celui qui traite son frère de nullité, disait Jésus, mérite le tribunal. (Mt 5, 22).

Combien, parmi nous, sont meurtris par une vexation, un affront, une injustice, provoquant en profondeur le trouble d'une blessure inqualifiable ? Et ce désir incontrôlable de justice réparatrice qui surgit parfois en retour ! Comment sortir de ce venin de la rancune, qui nous isole de l'agresseur comme dans un hygiaphone, nous maintenant à distance ? Alors même que la blessure nous rend captif tant que le pardon n'est pas réalisé ?

Parfois ce sont des culpabilités bien réelles, nous portons le poids d'un pardon jamais demandé pour des fautes ou des erreurs que nous regrettons sans oser les affronter en face.

Mais comment parvenir à sortir de cet enfermement ? Comment oser demander pardon sans se sentir fragilisé ? Comment sortir de cette «logique de guerre » qui régit notre monde depuis la nuit des temps ?

Par le pardon. Nous allons voir comment l'Evangile raconte ce pardon comme un message central qui donne au christianisme sa marque unique.

Or le fondement de ce pardon se trouve dans le judaïsme, ce que beaucoup de gens ignorent. Plusieurs pensent que la religion de la Loi et seulement la Loi, c'est l'Ancien Testament ; et la religion de l'amour, c'est le christianisme. Grave erreur, source d'antisémitisme.

Dans la Bible, le psaume 51 du Premier Testament Juif, désigne la source du pardon en Dieu. Cette douceur de Dieu qui écoute le priant, c'est le judaïsme qui nous l'a dite le premier, il précède les chrétiens sur ce terrain du pardon. On écoute ce psaume 51 «Coeur pur» chanté par Israël dans sa prière traditionnelle.

C'est le Psaume 51:

O Dieu! Aie pitié de moi dans ta bonté ; selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions; Lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi. J'ai péché contre toi seul, et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux, en sorte que tu seras juste dans ta sentence, Sans reproche dans ton jugement. (...)

O Dieu ! Crée en moi un cœur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposé. Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton esprit saint. Rends-moi la joie de ton salut, et qu'un esprit de bonne volonté me soutienne! J'enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent, et les pécheurs reviendront à toi. O Dieu, Dieu de mon salut ! Délivre-moi du sang versé, et ma langue célébrera ta miséricorde. Seigneur ! Ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange.

Ce psaume célèbre Dieu malgré les faux pas. Le péché, ce n'est pas tant de tomber que de rester à terre. Et ce jour-là, David s'était relevé de ce qui hantait sa mémoire. Mais il y a tant de malentendus au sujet du pardon ! Le pardon, c'est une force dans la vie: savoir que Dieu nous aime et nous accepte malgré nos travers, cela booste la vie. Mais, pour beaucoup de gens, le pardon, c'est une faiblesse.

Comme s'il fallait apprendre à tendre l'autre joue bêtement. Un journaliste ironisait sur Jésus qui tend l'autre joue, en écrivant: « Si on te vole ta voiture, pense avant à faire le plein d'essence ! ». Comme s'il fallait devenir doucereux, mièvre, et amnésique face à l'inacceptable, comme si Jésus faisait de nous des petits anges décérébrés, incapables de décrypter les enjeux de l'histoire avec leurs jeux de pouvoir. Comme si pardonner, c'était devenir forcément faible et se fragiliser.

Je pense plutôt que le pardon, c'est justement ce qui manque à l'actualité du monde. Peut-être parce que nous sommes marqués par des siècles de religiosité qui ont véhiculé un marchandage entre l'homme et Dieu, entre un homme empêtré dans ses culpabilités, et un Dieu considéré comme « vengeur ».

Jésus montre des pistes très intéressantes et actuelles sur le pardon, directement exploitables pour nos vies parfois malmenées. Dans les Evangiles, il affronte cette question. Il désamorce la vengeance, la soif de rétribution. Il fait du christianisme la religion du pardon. La marque de la foi chrétienne, ce devrait être justement cette maîtrise du pardon. Nous sommes hélas loin du compte.

Théodore Monod était bien conscient des travers historiques de son Eglise, lorsque ce fils de pasteur disait avec un brin de provocation, en exagérant un peu : « Le Christianisme n'a pas échoué, il n'a encore jamais été essayé ». Il avait peut-être raison, notamment pour ce qui est du pardon ! Ce pardon, c'est ce qui manque parfois aux chrétiens, tout comme aux diverses religions, d'ailleurs. Je préférerais que notre monde soit moins religieux et plus spirituel. Le pardon nous ouvre un chemin pour cela. Essayons de voir ce qui, dans la vie de Jésus, exprime ce pardon.

Nous chantons le psaume 23 « Dieu mon berger me conduit et me garde » j'entends sa voix...


Ce psaume 23, est un traditionnel protestant, dont les paroles juives célèbrent le Dieu berger. Jésus connaissait par cœur ce psaume, avec une autre musique bien sûr. Dieu est Celui qui garde, même dans la vallée de l'ombre de la mort. Cette vallée d'ombre se rappelle à nous si souvent, sous forme de souvenir fétide, ou de crainte de l'avenir.

Mais Dieu est un berger qui sait, conduit et garde. Pour pardonner, il faut peut-être accepter d'être accepté par cette main invisible qui peut nous rejoindre. Accepter d'être conduit tel que l'on est.


S'abandonner dans un « lâcher-prise », comme on dit aujourd'hui, mais pas n'importe lequel: lâcher- prise pour se laisser porter et reprendre, relever, et diriger par cet Autre dont nous pressentons la main tendue.

Je vous invite à vous laisser aller à la prière. Lâchez-prise ! Seigneur mon Dieu, il y a dans ma vie non pas seulement des erreurs ou des fautes, mais avant tout le sentiment diffus d'être à distance de toi.

Eternel, mon Dieu, tu es le Dieu Un, et moi je suis divisé, traversé, enclin au mal. Il y a un tel écart entre ta volonté et ma vie. Je suis un être partagé, clivé. Je ne suis pas en adéquation avec ma personnalité la plus profonde.

Pardon d'avoir eu peur de toi, de m'être coupé des sources de ma vie. Pardon d'avoir trop écouté l'entourage, d'avoir dépendu de son regard, plutôt que du tien pour me trouver.

Merci parce que je suis accepté par un plus grand que moi, et c'est Toi. J'accepte d'être accepté par Toi. Je m'en remets totalement à ton projet, à devenir ce que je suis dans Tes yeux, par anticipation.

Apprends-moi désormais à écouter cette intuition qui suggère ta pensée d'éternité / au plus profond de moi. Apprends-moi le silence qui écoute le souffle ténu de ton Esprit, et le courage qui met en œuvre le rugissement du souffle de Pentecôte.

Garde-moi de fuir l'appel profond de ma personnalité que toi seul a créée, et délivre-moi de ceux qui pourraient la détruire. Pardonne ma peur de Ton règne sur moi, règne de délivrance et de sagesse. Délivre-moi du prix des fausses-routes. Et je voudrais aussi te dire mes regrets de t'avoir offensé en doutant de ta Parole.

Je ne viens pas chercher des excuses, je viens te dire que je suis responsable et que je cherche ton pardon.

Qu'il me relève et me dirige vers la vie, cette vie en abondance qu'a promise Jésus et qu'il a offerte en y payant au passage le prix de sa propre vie, offerte en médiation. Amen c'est vrai ce que je t'ai dit, tu sais ma prière sincère en vérité, amen.

Jésus a dit : Je suis la lumière du monde. Notre vie est comme une maison et le pardon de Dieu est comme son soleil. Le soleil brille, mais nous

devons ouvrir les fenêtres de notre maison pour laisser le soleil éclairer l’intérieur de notre personne.

Pour que Dieu puisse nous visiter en profondeur. Sinon, tant que les volets sont fermés, il ne servirait à rien que le soleil brille au dehors. Que cette lumière brille en vous. Lumière qui donne du relief, rappelle les couleurs oubliées, montre le désordre, révèle la poussière du passé mort.

Ouvrez les volets des différentes pièces de cette « maison de vous-même », pour que ce soleil, se pose sur chaque coin de votre vie, la purifie, et vous conduise à la remettre en ordre. Que le soleil de justice, qui vous a visité d'en-haut, vous conduise dans toute la lumière, qu'il illumine votre vie d'un courage retrouvé, et d'une joie que personne ne pourra vous ravir.


On va lire ensemble un passage d'Evangile où Jésus fait un sondage. Il donne la parole aux gens et on apprend beaucoup sur lui et sur son œuvre de pardon, qu'il confie à ses disciples.


Lecture biblique (Mt 16,13-20)

Jésus, arrivé dans la région de Césarée de Philippe, se mit à demander à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils dirent : Pour les uns, Jean le Baptiseur ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres encore, Jérémie, ou l’un des prophètes.

« Et pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? » Simon Pierre répondit : « Toi, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux ! »

« Moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »

Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ.

Dans ce passage, Jésus nous dit que la portée de nos actes sur terre, aura un retentissement spirituel « aux cieux », c'est-à-dire, aura une dimension éternelle. C'est pourquoi Jésus interroge ses disciples : Qui dit-on que je suis ? Leur décision a une portée infinie.

Essentielle, cette prise de conscience ! Car ils vont être amenés à mettre en œuvre ce pardon comme une délivrance, quelque chose qui délie les gens.

« Qui dit-on que je suis ? » demande Jésus. « On » c’est facile, "on", ce sont « les autres ». Quand « on » est responsable, je ne suis pas concerné ; « on » est rassurant.

On parle de Jésus comme d’une personnalité qui monte. Et pourquoi cette ascension dans les sondages ? Parce que, pour ces gens, Jésus répète le passé. « On » voit en lui un nouvel Elie, un nouveau Jean-Baptiste, Jésus, c’est le retour des « morts vivants ».

Déjà, les hommes aiment le vintage, cherchent à reproduire des modèles, à figer leur foi dans des souvenirs rassurants traditionnels. Jésus a bonne presse, on l’admire, car il surgit comme la réapparition d'hommes disparus.

Mais quand Jésus pose la question directe aux disciples, interpellante, et personnelle à la 2° personne et non plus à la 3° personne trop vague, neutre et générale, les disciples entrent enfin dans leur vocation de témoins : ils apprennent à rendre compte avec précision, douceur et respect, de ce qui les anime au contact du Maître.

Alors pour vous qui est Jésus ? Celui qui vous a pardonné, délié, mis au large, qui vous a redonné un avenir ? Ou bien un simple penseur ou moraliste de génie, parmi beaucoup d’autres ? Est-il le fils de Dieu ou simplement un fils des hommes ? C’est un peu comme si Jésus disait : Ce qu’on pense de moi, je m’en moque pas mal. Ce qui m’importe, c’est ce que toi, tu penses et dis de moi. Et comment cela change ou non ta vie.

Et Pierre répond d'une façon totale, désarmante de franchise, il s'expose en toute candeur, offre le tout de lui-même. Son oui est un abandon, le pari de sa foi. Vous voyez, Pierre est passé de l'intérêt intellectuel, de l'admiration qui s'ensuit, à la foi centrée uniquement sur le Christ, sans forcément mesurer les conséquences de ce qu'il répond.

Et les conséquences, à mon avis, s'exprimeront par le pardon. Comme disait Monod, que le christianisme n'a jamais été (vraiment) essayé, et nos réponses à cette question de Jésus demeurent partielles, prudentes, attentistes parfois. Celui qui a répondu le premier avec fougue : Tu es le Christ, c'est manifestement Pierre. Ceci dit, une femme dans l'Evangile était capable de dire la même chose, sans doute au même moment. C'était Marthe, elle était en deuil de son frère Lazare, et elle a répondu à Jésus : Oui, je crois que tu es le Christ, le fils unique du Dieu vivant. (Jn 11, 27)


Ce qui ne donne donc aucune primauté à Pierre en tant que pape ou en tant qu'homme. Car cette femme vient de comprendre la même chose que lui et toute seule. Elle vient de découvrir la seule clef qui ouvre au règne de Dieu, dans l'histoire humaine. Pierre reçoit donc les clés de ce royaume, Marthe reçoit aussi les clés de ce royaume, il y a un trousseau de clés réservées à chacun. Marthe est remarquable par sa façon toute personnelle d'annoncer Jésus. Avec Pierre, n'en déplaise à Théodore Monod, le christianisme a quand même été essayé. Avec ces deux témoins des origines de l'Eglise. Et il a certainement été essayé par la suite, Dieu est seul juge de cela, quant à sa véritable réalisation. Mais le monde a vite repris le dessus, et garde les yeux sur les échecs de l'Eglise en oubliant souvent ses réussites les plus remarquables. Pierre sait donc avec quelle unique clef on entre dans ce règne régi par l'unique pardon. En annonçant Jésus comme Christ, c'est-à-dire messie, seul Fils du Dieu vivant, il montre à d'autres comment y entrer à leur tour. Il leur donne à chacun une clef pour leur propre découverte spirituelle. Jésus peut désormais bâtir une Eglise avec des serrures ouvertes, avec la clef dans chaque barillet. Ce "pouvoir des clefs", c'est un vrai "pouvoir", il est donné à tous d'en ouvrir les portes.

Il y a 30 ans, Pierre Perret avait déclenché un tollé avec sa chanson: « Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux, Regardez-les s'envoler c'est beau. Les enfants si vous voyez, Des p'tits oiseaux prisonniers Ouvrez-leur la porte vers la liberté. Trop d'enfants l'avaient suivi, au grand dam des oiseleurs amateurs ou professionnels, qui aimaient plutôt les animaux enfermés.

Avec le Pierre de l'Evangile, et en compagnie de ce chanteur qui porte curieusement le même prénom, « il faut ouvrir la cage au royaume ». Le règne de Dieu se fera dans la non-violence du pardon. Il faut que le christianisme soit, comme disait Jacques Ellul, la religion de la fin de la religion. Une Eglise ouverte avec la clé toujours disponible. Car Jésus n'a pas voulu gérer son Eglise en mettant les gens à la porte d'une cage refermée par des esprits religieux. Ce "pouvoir" inouï qui est offert à tous, c'est celui des clefs du pardon, qui ouvre la « cage aux souvenirs fétides ».


Alors dans l'Evangile, Jésus bâtit son Eglise, la vraie, avec tous ceux qui le confessent comme Celui qui pardonne, qui guérit, qui évangélise les profondeurs. Celui qui délie les mémoires et donc les langues. Or là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté, disait l'apôtre Paul. Et le Saint-Esprit n'est autre que ce souffle qui nous rappelle les paroles de Jésus.

Le pardon des péchés est l'expression première de ce pouvoir des clés qui ne savent qu'ouvrir et mettre au large, renforcer la confiance et l'estime de soi que l'on croyait égarées à jamais. Jésus aura été le coach le plus génial de tous les temps. Celui qui savait libérer, pardonner, insuffler la confiance sur des vies brisées par la brutalité des hommes et femmes de son temps.

Quand on relit ce texte d'Evangile, évidemment, ce qui peut gêner, c'est qu'on parle aussi dans ce passage de « lier », après avoir voulu délier. Non seulement ouvrir, mais aussi fermer ? Comment comprendre alors ce qui semble non-soluble dans cette espérance de mise au large ?

Le verbe "lier" ne veut sans doute pas dire ici "retenir" les péchés, comme si l'Eglise était posée en juge de paix ! Il ne s'agit encore moins de "condamner", comme si l'Eglise était un tribunal autorisé à diffamer, lyncher au besoin, muter en toute insouciance, exiler, tuer la mémoire ou l'honneur. L'Eglise ne peut pas lier, c'est impensable vous ne trouvez pas ? L'Eglise logiquement devrait être une terre de refuge, l'asile pour les fils de Caïn errants dans leur mal-vivre à la recherche d'une terre possible, traqués quant à leur identité ou leur appel véritable.

Non, pour moi, les deux verbes "lier" et "délier", au lieu d'être opposés, sont ici parallèles ; lier, c'est me semble-t-il, lier le pouvoir de Satan. Dans un passage concordant, Luc au chapitre 13 verset 16 nous informe d'une répartie décochée par Jésus à un scribe, un hyper-religieux extrémiste, qui lui reprochait de libérer une femme aliénée pendant un jour de « repos religieux»:


Chacun de vous, le jour du sabbat, disait Jésus, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne, pour le mener boire ? Et cette femme, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat ?

Ce dont Jésus parle ici, c'est d'une délivrance, pourrait-on dire, du Satan, c'est-à-dire de cette puissance de division qui nous atteint parfois dans l'intégrité de nous-mêmes; cherchant à détruire notre équilibre. Cette personnification du mal qui voudrait nous faire douter de nous, de notre identité, de la bienveillance de Dieu envers nous. Dans l'Evangile, Satan, c'est l'accusateur.

Et l'Esprit-Saint, c'est l'antidote, le Paraclet, l'avocat.

Jésus n'est pas un régisseur de l'Eglise agissant à la manière « forte », adorant mettre les gens à la porte alors qu'il vient de donner les clefs pour entrer par cette même porte. C'est inconcevable, moi en tous cas, je suis athée de ce dieu-là. Car Jésus a dit :

Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi (Jn 6, 37). On pourrait traduire littéralement : Je ne rejetterai pas celui qui vient à moi. Dans l'apocalypse, on lit : Je me tiens à la porte et je frappe: quiconque entend ma voix et m'ouvre la porte, je souperai avec lui et lui avec moi. (Apo 21). Dans l'Apocalypse on annonce d'une façon symbolique que Satan sera lié pour 1000 ans. Jésus lie cette puissance de division diabolique : Ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux : Il y a une puissance promise dont les effets sont éternels, jusqu'au « ciel ».

Cet appel concerne tous les humains, chacun est appelé à recevoir cette Parole vivante du Christ qui rencontre, pardonne, délivre, ouvre des portes. Celui qui découvre cette grâce la transmet en retour. C’est parce que Pierre a découvert en Jésus la seule clef du royaume, que ce dernier peut lui confier le pouvoir des clefs ; mais ce sont des clefs reproductibles, données à chacun de ceux qui osent s’avancer en avant dans la reconnaissance du Christ.

Nous tous avons le pouvoir des clés, pouvoir de faire s’approcher les gens du Royaume ou de les faire fuir. Nous avons ce pouvoir magnifique de délier, d’accueillir à la même grâce que celle dont nous aussi avons été les bénéficiaires, plus ou moins secrètement. Car on ne donne que ce l'on a reçu, et c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. Jésus nous place en témoins, responsables de ne pas scandaliser un seul de ces « petits » qui croient en lui.

Que savons-nous de ce qui se passe dans le cœur des humains ? Ultimement, chacun est un mystère, Dieu seul connaît la vérité de son cœur.

Le témoin encourage chacun à une prise de conscience puis une expression personnelle de ses fautes ou de son mal-vivre, y compris lorsqu'il n'y a pas de responsabilité particulière dans ce mal-vivre. Délier, c’est aider quelqu’un à cheminer dans cette démarche de sanctification qui passe par la repentance, ce changement de mentalité, qui offre une autre façon de lire son passé et donc son devenir. Sommes-nous de ceux qui délient, ouvrent un chemin vers la grâce ? Ou de ceux qui enferment les gens vers les culpabilités d'une vie antérieure ?

Lier ces puissances du mal, lutter contre le diviseur : Tout ce que vous lierez sur terre sera lié dans les cieux. Délier ces nœuds qui empêchent de vivre : Tout ce que vous délierez sur terre sera délié dans les cieux.

Quel chemin exaltant !



Nous prions : Fais venir ton règne, Seigneur, Maître des puissants, accorde la sagesse à ceux qui nous gouvernent, Que ton conseil illumine leurs cœurs et leurs actes. Toi qui donnes aux artistes d'exprimer le rayonnement de la beauté, Permets que leurs œuvres apportent au monde l'espoir et la joie. Toi qui ne permets pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces, Fortifie les faibles, relève ceux qui sont tombés. Toi dont la lumière ne s'éteint jamais, fais lever ta clarté dans nos cœurs; fais-nous retrouver l'estime de soi que nous croyions perdue à jamais, et fortifie en nous l'être intérieur, par le rayonnement de ta présence ; pour que nous soyons enracinés dans l'amour qui surpasse toute connaissance. Toi, le Seigneur de la paix donne-nous ta paix. Amen.




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